Forehead story ?
Nous avons commencé FOREHEAD en Février 96 (...) Nous avions tous joué dans d'autres groupes avant, et cherchions des gens motivés. Nous avons assez vite enregistré une démo et décidé de faire de Forehead un projet sérieux et donc d'y investir beaucoup de temps et même d'argent.(...) Les concerts ont commencé peu de temps après et nous avons sorti une démo live enregistrée lors d'un concert avec Dèche dans face (Janv. 97). L'enregistrement était de qualité moyenne et nous avons eu vite envie de faire mieux.
Productions ?
C'est pourquoi nous avons décidé d'entrer en studio en Juillet 97 pour y enregistrer 4 titres dans de bonnes conditions. En fait, ça s'est fait un peu dans l'urgence, parce que nous avons inauguré un studio qui n'a pas fonctionné tout de suite (deux jours de prises au lieu des quatre prévus). Nous même (sauf Pascal) découvrions ce type de travail. Nous avons quand même réussi à mettre 4 titres en boîte, avec l'aide de Stéphane "Pax" Lesauvage à la production, que nous voulions délibérément brute et sans fioritures, presque minimaliste pour coller à ce que nous faisions sur scène à l'époque. Vu le temps, le travail et l'argent investis dans cet enregistrement, et le mal que nous avions à faire écouter nos cassettes dans certains lieux de concert, nous avons décidé de sortir en CD ces 4 titres qui étaient assez représentatifs du groupe à ce moment là. L'autoproduction s'est imposée d'elle-même comme une solution logique. Nous avons lancé une souscription que nous avons surtout diffusée au Havre et pendant nos concerts, et nous avons tout fait nous même, avec l'aide d'amis: la pochette, la promo et même la distribution au début. Beaucoup de boulot donc, mais aussi un apprentissage nécessaire et enrichissant, dont le seul inconvénient aura été de repousser la sortie de "Prints" à Février 98. Pendant toute cette période, et bien sûr après la sortie du CD, nous avons toujours cherché à jouer le plus possible, à l'extérieur du Havre en particulier, même si c'est difficile pour un jeune groupe de s'exporter. Et puis nous avons continué à travailler en pensant à un enregistrement plus long, et avec de meilleures conditions. C'est pourquoi nous sommes allés faire des maquettes en 4 pistes chez Stéphane, que nous avons sorties sur la démo "Hand" et dont Never Give Up est issu.
Nos morceaux se sont beaucoup étoffés, avec une deuxième guitare sur certains, et le nouveau CD est en conséquence, moins brut, plus dense, plus peaufiné, avec des ambiances différentes mais toujours beaucoup d'énergie...
Do it yourself ?
L'association Day By Day s'est montée dès le début pour gérer le groupe. Elle a permis de sortir notre premier CD en autoproduction (sur Day By Day Records). Nous faisons tout nous même, mais de toutes façons nous n'avons pas beaucoup le choix, il n'y a pas foule qui se propose pour le faire à notre place. Par contre, c'est vrai que nous préférons fonctionner de manière indépendante, nous préférons par exemple lancer une souscription qu'aller à la chasse aux subventions, ça nous paraît plus honnête (vous me direz, certains font les deux sans que cela leur pose de cas de conscience...). Le Do It Yourself a cela de bien qu'il permet de garder le contrôle de ce que tu fais. Nous jouons la musique que nous voulons, où nous voulons. D'un autre côté, quand on se plante, on sait à qui s'en prendre…Faire tout soi-même prend beaucoup de temps, surtout que nous avons tous les quatre un boulot.
Punkcore ?
Sommes-nous punk ? Du punk nous apprécions l'énergie, le côté revendicatif, le refus des modes, d'un certain modèle de vie... Mais le côté baston, biture, morceau en trois accords joués faux nous gonfle. Je me rappelle notre première scène, les Dickybird jouaient en dernier, et ils ont été obligés d'écourter leur set parce que 5 ou 6 crétins bourrés, soit disant punks, se bastonnaient et faisaient chier tout le monde. Ça agace.
Votre premier CD s'ouvre et se clôt par un enregistrement réalisé au milieu de la foule pendant les grèves de Décembre 95 à Rouen: êtes vous impliqués dans les luttes sociales ?
Il est clair que les problèmes sociaux ne nous laissent pas indifférents, que nous essayons de nous maintenir informer autrement que par TF1, et de participer à notre niveau à certaines mobilisations. Il nous est arrivé de jouer pour des assos comme Ras l'Front, et certains de nos textes traitent de problèmes sociaux et humains. Décembre 95 était un moment important, mais il y a aussi des problèmes urgents aujourd'hui: les mobilisations pour les sans papiers, l'ATTAC, les entreprises qui licencient alors qu'elles font des bénéfices, le fait que deux ou trois personnes ou groupes financiers contrôlent 90% des médias ou la fermeture des chantiers navals du Havre sont des choses qui nous intéressent et qui nous touchent.
(extrait interview parue dans Rock Hardi)
L'asso DAY BY DAY, c'est:
le management du groupe FOREHEAD
la feuille d'info "NEVER GIVE UP" (environ 3 par an: inscrivez vous sur la liste de diffusion!)
le label DAY BY DAY RECORDS, qui diffusent les disques de FOREHEAD.
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