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VEGETARIEN & VEGETALIEN
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Chapitre 1 : des raisons pour être végétarien ou végétalien




OUI, TUER CA FAIT MAL

Article extrait du journal " La Dépêche " du 2 janvier 1993 "

Caussade : Deux bouchers blessés. Deux bouchers des abattoirs de Caussade ont été blessés, jeudi matin, par le tir accidentel d'un pistolet utilisé pour anesthésier les bovins avant de les tuer. Jean Luc Debu, 27 ans, était en train de manipuler une bête suspendue à un rail lorsque, en s'appuyant contre la machine perforante, il a déclenché le mécanisme et a reçu, dans l'épaule gauche, une pointe de 8 cm de long et de 10 mm de diamètre. En venant lui porter secours, son collègue déclenchait à son tour le pistolet. Christian Combadezou, 44 ans, a été grièvement touché à la colonne vertébrale. Les deux hommes ont dû être hospitalisés. Selon le directeur de l'abattoir, le pistolet se serait retrouvé en position de fonctionnement après être tombé au sol. La chute aurait, selon lui, détérioré le mécanisme.

 

LE NATUREL

Beaucoup de personnes se réfèrent au " naturel " pour justifier diverses choses parfois contradictoires entre elles. Mais qu'entend-t-on par ce terme ? Certains critiqueront l'usage de la voiture ou des recherches génétiques mais accepteront l'usage du fusil pour tuer. Un fusil étant bien sûr très " naturel ". Comme sont encore " naturels " une arbalète, un arc, une lance ou un couteau. Ces outils sont des productions d'humains alors pourquoi un couteau serait-il plus " naturel " qu'une usine chimique étudiée pour ne pas polluer ? Et un vélo qui ne pollue pas, qu'a-t-il de " naturel " ? Pourquoi les adeptes du " naturel " s'habillent-ils ? Les habits ne sont pas particulièrement " naturels ", ni les fourchettes et les cuillères, ni tous les produits que transforme l'humain. Pourquoi les accepter et justifier sa consommation de viande en utilisant cet argument pseudo-" naturel " et à côté accepter bon nombre de pratiques qui impliquent des techniques complexes fabriquées par l'humain ? Ceci est un double langage, ni plus ni moins, pour excuser une pratique.

Ceux qui se réfèrent au " naturel " ne devraient ni s'habiller, ni utiliser aucun outil, l'humain étant par " nature " adapté à une fonction définie par les capacités uniques de son corps. Bon nombre de faits " non-naturels " sont acceptés sans difficultés simplement car ils confortent les gens dans leurs idées. D'un coté, par exemple, ils diront que ce n'est pas " naturel " qu'un chien et un chat domestiques soient végétaliens, que c'est jouer les apprentis sorciers (comme si avoir des animaux domestiques était " naturel "…). Pourtant se sont les mêmes qui accepteront les médicaments, transfusions, chirurgie et la recherche médicale qui n'ont rien de " naturel ".

Le naturel serait ne rien changer à un " ordre naturel " : mais qui a défini les caractéristiques de cet ordre ? Aucune observation n'est impartiale : se référer à la période où l'ancêtre de l'humain a consommé de la viande pour dire que manger de la viande serait naturel, n'est pas neutre car on peut très bien se référer à la période juste avant où l'ancêtre de l'humain était végétarien pour dire, que par nature l'humain n'est pas fait pour en manger. D'ailleurs, les anthropologues disent que par " nature " l'humain est végétarien...

Le terme " naturel " est une notion culturelle comme le sont tous concepts et toutes idées que l'humain peut imaginer. Une situation donnée est définie comme " naturelle " et il est considéré qu'il ne faut pas la modifier, ne rien toucher, ne faire aucune remise en cause. Dans cette logique il est facile de justifier un peu tout ce qui arrange divers humains. Il suffit d'y attacher le qualificatif " naturel " pour que ce soit forcément bon.

Ce qui nous préoccupe n'est pas la sauvegarde d'entités culturelles telles que la " nation ", la " tradition ", l'" espèce ", la " nature ", mais les individus réels. Les idées n'éprouvent rien, les individus oui. Par exemple, vouloir réintroduire, dans la montagne, des espèces particulières comme l'ours sous prétexte qu'il y avait des ours, 100 ans plus tôt, est, à notre avis, aberrant du point de vu de l'intérêt des ours : qu'ont-ils à y gagner si ce n'est se faire tuer par des humains ? L'espace est colonisé par les humains et l'équilibre des écosystèmes se passe bien des ours jusqu'à preuve du contraire. D'ailleurs, avec cette logique, pourquoi ne pas ne pas vouloir réintroduire les dinosaures? Il existait bien des dinosaures en Europe, quelques millions d'années plus tôt…

De plus, la moindre manifestation, pour défendre 3 ou 4 ours, tue beaucoup plus d'animaux par la consommation de viande des manifestants, que le nombre d'ours qu'ils veulent défendre. Ils ne sont ni végétariens, ni végétaliens pour la plupart. Ils ne se préoccupent des animaux que parce qu'ils sont en voie de disparition ou disparus. Par contre, les millions d'animaux tués dans les abattoirs, qui sont des établissements qui n'ont pourtant rien de " naturel " : aucun intérêt pour eux.

Nous sommes plus intéressés par manifester pour l'arrêt des élevages, de brebis ou autres, car si ce ne sont pas les ours (ou les chiens : on dit très peu que les chiens tuent plus d'animaux d'élevage que les ours) qui tuent les troupeaux, ce seront les humains qui les élèvent qui le feront pour nourrir, entre autre, les manifestants qui veulent défendre les ours. Pour un animal d'élevage, être tué par un ours, un chien ou un humain, cela doit paraître bien similaire. Nous pouvons comprendre que des humains défendent les ours, mais nous trouvons incohérent qu'ils ne soient pas végétariens ou végétaliens, car pour nous, une brebis vaut autant qu'un ours. N'oublions pas que ce sont les éleveurs qui produisent du lait, de la viande, du cuir et de la laine avec leur élevage qui veulent tuer les ours, et que se sont eux qui ont supprimé les ours dans le passé. Alors ne pas être végétarien ou végétalien soutient les éleveurs qui tuent les ours (et les brebis, moutons, etc.).

La quantité de pollution que provoque une production n'est en rien un gage de définition du " naturel " ou du " non-naturel ". On peut très bien imaginer que les fabrications des humains soient un jour totalement recyclables et que ne seront utilisées que des énergies renouvelables. Un ordinateur, symbole de la science humaine et qui peut difficilement être prétendu " naturel ", pourra ne pas être plus producteur de déchets lorsqu'il sera périmé que des produits organiques. Alors que la consommation de viande est, elle, productrice d'une pollution catastrophique, et que même en considérant des méthodes de production alimentaire artisanales, celles qui sont les moins polluantes sont celles qui sont végétaliennes. Les excréments d'animaux, qui sont définis comme " naturel ", représentent une pollution dramatique dès qu'ils sont en quantité importante. Alors pourquoi les " écolos " ne privilégient-ils pas le végétalisme ? Leur logique à géométrie variable s'adapte bien à ce qui les remet le moins en cause. Pour eux, il faut que l'humain continue d'exercer son autorité sur l'ensemble des animaux en les massacrant.

De plus, en ce qui concerne la pollution, des phénomènes non-issus des productions humaines provoquent des pollutions catastrophiques comme les irruptions volcaniques. Et la nature a beaucoup évolué dans l'histoire, des espèces se sont modifiées ou ont disparu. La nature n'est pas figée comme certains voudraient le croire.

Sauvegarder une espèce n'a pas d'intérêt en temps que tel pour nous, ce qui nous intéresse est l'individu lui-même et pas " l'espèce ". Ceux qui s'intéressent juste à sauvegarder les espèces ne s'inquiètent pas que des animaux soient tués lorsqu'ils ne sont pas menacés de disparition. On peut faire des massacres, mais surtout que l'espèce ne disparaisse pas totalement. Drôle de logique ! Que dirait-on si le massacre des français était permis à condition d'en laisser quelques-uns en vie pour se donner bonne conscience et montrer qu'on n'a pas déséquilibré la " nature " ? Nous trouvons regrettable de devoir tuer un être, qu'il soit un humain ou un autre animal, nous pensons que dans tous les cas des alternatives devraient être cherchées, même si ceci est loin d'être facile, on peut toujours tendre vers ce but.

En définitive le naturel est synonyme de tradition : une chose existe donc elle devrait exister pour l'éternité. Il est bon d'être prudent face au changement, d'en mesurer les conséquences, mais ceci peut très bien conduire, par excès, à un fascisme : il a été arbitrairement défini un ordre et puis il ne faut plus rien y changer. L'arnaque est de définir cet ordre comme " naturel ", ce qui sous-entendrait qu'il a existé depuis toujours, qu'il est immuable, comme si une divinité l'avait défini lors d'une création de l'univers. Cet ordre ne fait qu'arranger les intérêts de certains humains, rien de plus. Si votre pseudo " ordre naturel " consiste à se massacrer les uns les autres pour l'éternité, nous vous le laissons et ne le reconnaissons pas du tout. Notre idéal est de vivre en paix et en harmonie, pas de perpétuer le meurtre et la boucherie.

Notre but n'est pas de conserver une situation définie arbitrairement par certains humains comme " naturelle ". Des traditions sont moralement inacceptables (excision, rites violents, sexisme, nationalisme, goût du pouvoir, etc.) car elles provoquent des morts et des souffrances, elles doivent donc disparaître.

Toutefois, œuvrer pour développer des techniques recyclables, les moins dépensières en énergie, les énergies renouvelables, les espaces verts et boisés, et le contrôle du développement de la population humaine, est important car cela va dans le sens de moins d'oppression et de souffrance pour les humains et les animaux. Nous sommes d'accord que l'air, l'eau, les espaces de verdure et les arbres doivent rester accessibles à tous (il faut déjà payer pour avoir de l'eau potable, à quand l'air payant ?). Seulement, nous n'acceptons pas que des pratiques cruelles prennent comme prétexte le terme " naturel " pour être justifiées car d'une part chacun défini ce terme de la façon dont cela l'arrange le plus, et d'autre part, l'élément que nous prenons en compte est la personne (humaine et animale).



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