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VEGETARIEN & VEGETALIEN
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Chapitre 1 : des raisons pour être végétarien ou végétalien




COMMENT PRODUIRE DES MILLIARDS D'ŒUFS ? L'EXPLOITATION DES POULES PONDEUSES

Une vie de frustration, de douleurs et de stress. C'est à cela que se résume l'existence d'une poule de batterie ; à cela et aux souffrances multiples qui en sont le corollaire. Il s'agit d'une évidence confortée par de nombreuses études scientifiques et du comportement.

A l'origine le terme " élevage en batterie " n'était utilisé que pour les poules, réparties dans des batteries de cages, empilées sur plusieurs rangées. C'est l'archétype du " hors-sol ", système productiviste qui nie l'existence de l'animal en tant qu'être sensible, sacrifiant sans la moindre hésitation le bien-être de centaines de millions d'individus à la seule rentabilité économique. Pourquoi les laisser bouger ? Etendre une aile ? Faire un nid ? Picorer comme n'importe quelle poule de basse-cour ?

Et pourtant c'est, de tous les problèmes, le plus facile à résoudre. Il vous suffit de choisir des œufs de poules ayant vécu en plein air. Sur la moyenne d'œufs achetés annuellement par un français, cela ne vous coûtera que 100 francs de plus !

- Voyage au bout de l'horreur

Les œufs fécondés destinés à la production de poules sont placés en couvoirs industriels. En ce qui concerne les poules pondeuses, les femelles représentent moins de 50% des éclosions. Les mâles ne pondent pas et ne deviennent jamais des poulets de chair car il ne s'agit pas des mêmes races. Ils sont donc inutiles et leur destruction est programmée. Poussin d'un jour, ils vont, par dizaines de millions, sur des tapis roulants soit jusqu'à une broyeuse où la mort les attend, soit dans de grands sacs en plastique où ils étoufferont lentement, soit, jetés vivants dans des bennes à ordures et sont ensevelis sous les déchets, soit, gazés, écrasés au bulldozer ou enterrés vivants, ...

- Une industrialisation à outrance

Les poules, elles, arrivent à l'âge de 21 jours dans les élevages, dont la capacité est passée de 10 à 30 000 poules il y a quelques années à 150 000 à 300 000 poules actuellement. Dans les immenses hangars de cages en batterie, qui peuvent contenir 80 000 poules, un éclairage complètement artificiel sert à accélérer la ponte. Jamais les poules n'ont le repos que leur accorde normalement le rythme des jours et des saisons.

Tout est automatisé : deux tapis roulants évacuent chacun les fientes et les œufs, un autre apporte la nourriture. Personne n'approche du fond du hangar pour éviter les mouvements de panique souvent mortels chez ces animaux totalement perturbés.

Par contre, si une poule – ou dix ou cent – meurt tout au fond, personne ne voit rien de son agonie ou de son déchiquetage par les congénères : on risquerait de perdre plus d'animaux, donc d'argent, en allant les surveiller. Et si le nombre d'œufs est globalement constant, pourquoi se déranger ?

Il faut que les œufs ne cassent pas – d'où l'extrême finesse des grillages sur lesquels reposent les pattes des gallinacés. Le grillage est en pente pour laisser rouler les œufs vers l'extérieur, et les poules doivent constamment bloquer leurs pattes. Il en résulte plus qu'un inconfort permanent : une forte et constante douleur dans les pattes.

Sur ces treillis métalliques fins et insalubres, les poules souffrent de fissures, de lésions et d'hyperkératose (corne envahissante). En dehors des maladies, les pattes sont la principale source de souffrance physique des poules pondeuses.

- Le manque d'espace

Pour une rentabilité maximale, il faut faire tenir le maximum d'oiseaux dans le minimum d'espace " vital ". La taille habituelle d'une cage est de 45 par 50 cm, pour cinq ! Et l'envergure moyenne (les deux ailes étendues) d'une poule est de 75 cm. En clair, voler, non. Etendre ou battre une aile, non plus. Même en vertical, les mouvements de tête habituels sont limités par la hauteur moyenne de 35/40 cm.

Il est également peu envisageable de marcher. Parfois des poules restent bloquées dans un coin, près de la nourriture. A tel point que leurs ongles se referment autour des fils de métal. Elles ne peuvent plus dégager leurs pattes et sont arrachées du grillage lors du ramassage pour l'abattoir.

Ici, en cas d'agressions – très nombreuses vu le stress – il n'y a pas d'espace pour fuir. Les poules s'ennuient, elles piquent donc tout ce dont elles peuvent se saisir, comme une petite barbule de plume, au risque de blesser leurs voisines jusqu'au sang. Cela ne se produirait jamais en liberté.

La fausse solution qu'ont trouvée les éleveurs industriels au manque d'espace et à l'inactivité, c'est le débecquage – il existe aussi chez les poulets " de chair ". On coupe une partie du bec avec une lame chauffante dont la température est très élevée ; ça brûle toujours, intensément. Mais si la lame n'est pas assez chaude, ça cautérise mal. Parfois les becs sont arrachés lors de cette atroce opération.

L'odeur est pestilentielle. Quel que soit le mode d'évacuation des fientes, des déjections restent collées au grillage avec des fragments de plumes – d'où les maladies respiratoires et les blessures et infections des pattes. Cette méthode d'élevage ne permet pas de nettoyage complet, sauf quand le hangar est " vidé ", toutes les 72 semaines. Ce qui donne un tableau facile à imaginer…

Et le bruit est infernal : des dizaines de milliers de caquètements en permanence…

- Ennui et rationnement

Une poule n'a ni sol à gratter, ni graine à picorer, ni espace, ni matériau pour construire un nid. Cette frustration permanente exacerbe l'agressivité et la folie.

La nourriture uniforme et industrielle (à base de céréales et de cadavres d'animaux, plus des produits chimiques et médicaments préventifs, antibiotiques et anti-dépresseurs notamment !) arrive automatiquement. Elle est réduite au minimum : économies ! Pendant toute leur vie de cage, les poules peuvent ne recevoir que 70% de la quantité normale de nourriture. On les affame parfois un jour sur deux et on rationne leur eau. De l'aveu des aviculteurs, ces privations provoquent aussi un stress !

- Les maladies

Les médicaments n'empêchent pas les poules de souffrir potentiellement d'une vingtaine de maladies. Dans de telles conditions d'entassement et de salubrité douteuse, qui s'en étonnerait ?

L'aération est capitale dans un hangar où sont entassés des dizaines de milliers d'animaux. Mais en cas de fortes chaleurs, elle peut ne pas suffire. En France, durant l'été 1994, plus d'un million de poules sont mortes du manque d'aération !

- Des œufs sains ?

Les scientifiques ont noté l'augmentation des salmonelloses dues à des problèmes sanitaires, dans la production d'œufs notamment.

Le journal " Le Monde " du 8 mars 1997 annonçait que quatre antibiotiques soignant la salmonellose n'avaient plus d'effet sur l'humain. Dans les élevages, de trop grandes quantités ont été administrées aux animaux en prévention des maladies ou pour accélérer leur croissance, et absorbées ensuite par des consommateurs dans la viande et les œufs. L'ingestion répétée de ces doses infimes (mais parfois cancérigènes) a rendu l'antibiotique équivalent inefficace sur l'humain.

La ponte se fait à un rythme infernal : 265 œufs par an et par poule, contre une moyenne " normale " de 170 et une douzaine pour les espèces sauvages. Les poules pondeuses sortent des cages épuisées et très amaigries.

Et il y a une promiscuité forcée. Les scientifiques ont remarqué que les poules se retiennent de pondre jusqu'à une demi-heure à chaque œuf. Ce phénomène très douloureux est motivé par la peur des autres poules et l'impossibilité de protéger sa progéniture.

- La fin du calvaire

Le ramassage brutal opéré par les équipes spécialisées va très vite. Comme elles n'ont pas eu d'exercice pendant leur captivité, les pondeuses ont peu de muscles efficaces et des os friables. A l'arrivée à l'abattoir, trois poules sur dix ont des fractures, d'autres des déboîtements d'ailes, des luxations et blessures diverses.

Elles sont accrochées par les pattes sur une chaîne mobile, plongées dans de l'eau électrifiée pour les étourdir puis égorgées manuellement ou à l'aide d'une machine automatique, et une fois que le sang a cessé de couler, elles sont plongées dans de l'eau bouillante pour faciliter le déplumage. Le tout prend un peu plus de 6 mn, et celles qui " attendent " leur tour ont tout loisir d'observer ce qui se passe.

Mais, soit que les oiseaux sont trop petits, soit que le niveau du bac électrifié est trop bas, soit que le voltage utilisé est trop faible, un certain nombre sont égorgées conscientes. D'autres, trop petites ou trop grandes, seront tranchées au niveau des yeux ou du gosier. D'autres encore " ratent " simplement l'égorgeur automatique. Ce sont chaque jour des centaines d'oiseaux qui plongent donc vivants dans l'eau bouillante.

Vu leur état pitoyable, les carcasses des poules pondeuses ne sont pas présentables pour la consommation. Les morceaux de viande récupérables deviennent donc des bouillons cube " à la poule ", des soupes au poulet, remplissages de raviolis, saucisses de volailles, …

La tuerie se passe de la même façon pour les canards, les dindes, les pintades…

Les poulets " de chair ", sélectionnés essentiellement pour leur vitesse de croissance, sont élevés en 7 à 8 semaines, au cours desquels leur poids sera multiplié par 50 ou 60. Ces conditions d'élevage provoquent la mort avant terme de 20 millions de poulets chaque année au Royaume-Uni, malgré l'utilisation massive d'antibiotiques et d'antiparasitaires.

- Ce que vous pouvez faire, à défaut de devenir végétalien

* Achetez exclusivement des œufs de poules élevées en " plein air " et " libre parcours ", ce qui garantit de meilleures conditions de vie. Ne vous laissez pas leurrer par les labels rusés : " de ferme ", " œufs frais ", " œufs datés ", …

* Persuadez d'autres personnes de vous imiter.

* Au restaurant, refusez les plats avec des œufs et dites pourquoi. La pression économique est inefficace si elle n'est pas exprimée et expliquée.

* Faites attention aux aliments industriels tels les pâtes aux œufs frais (la plupart des pâtes alimentaires sont à 100% à base de blé dur), mayonnaises, pâtisseries, gâteaux secs, flans et autres desserts. A eux seuls, ils représentent plus du tiers des œufs de batterie consommés en France. Portez-en quelquefois jusqu'à la caisse, puis " réalisez " soudain qu'il y a des œufs de batterie dedans et expliquez pourquoi vous ne les achetez pas. Faites de même chez votre pâtissier.

* Enfin, écrivez aux fabricants – leurs services consommateurs sont inscrits sur les emballages – pour motiver votre rejet définitif, sauf s'ils décident de changer d'approvisionnement et le signalent clairement. Il faudra du temps et de la persévérance mais nous pouvons les faire changer.

* Il y a de plus en plus d'œufs " libres " en rayon, qu'ils soient bio ou pas. Et plus la demande sera forte, plus les prix baisseront.

* le plus efficace reste toutefois de devenir végétalien …



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