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Chapitre 2 : l'alimentation végétarienne et végétalienne

VITAMINE B12 (Cobalamine)


VITAMINE B12 (cobalamine)

 

Le terme vitamine B12 englobe un groupe de substances apparentées appelées " cobalamines ", incluant " hydroxocobalamine ", " adenosylcobalamine ", " méthylcobalamine " et " cyanocobalamine ". Cette vitamine sert à critiquer le végétalisme car il est pensé, généralement, mais inexactement, que les produits d'origine animale en sont la seule source.

En fait, la vitamine B12 active est probablement parmi les seules vitamines qui est fabriquée uniquement par des bactéries. La vitamine B12 trouvée dans la viande (spécialement les abats), les œufs et le lait de vache provient de l'activité des bactéries qui vivent dans les animaux. La cuisson prolongée, y compris bouillir le lait de vache, détruit la B12.

Pour être absorbée efficacement au travers des aliments, la B12 est liée avec de nombreuses " molécules navettes " qui la transportent à l'intérieur du corps. La vitamine se combine avec la première " navette " dans la salive durant les mâchements. Puis, elle est combinée avec une protéine appelée " facteur intrinsèque ", qui est produit par l'estomac. La vitamine se raccorde avec le " facteur intrinsèque ", qui la transporte à travers la paroi du petit intestin (" termial ileum ") jusque dans le sang. Là, elle est rattachée sur une autre protéine spéciale qui la transporte dans tous les tissus du corps.

La vitamine est nécessaire, avec la " folate " pour diviser les cellules rapidement comme celles qui sont dans la moelle et qui forment le sang. La déficience, qui est rare, peut provoquer le développement anormal des globules rouges qui caractérise l'anémie mégaloblastique. La vitamine est aussi cruciale pour avoir un système nerveux en bonne forme, et un manque chronique peut éventuellement provoquer des symptômes neurologiques. Chez les enfants cela inclue la léthargie et la régression ou le retard du développement. Chez les adultes, les premiers symptômes comprennent des douleurs de la langue, fatigue, fourmillement et engourdissement des doigts, des mains et des pieds, progressivement jusqu'à la dégénérescence irréversible de la moelle épinière, quelques fois avec des douleurs abdominales et vomissements. La " folate ", une vitamine B qui est abondante dans l'alimentation végétalienne, peut protéger contre l'anémie issue de la déficience en B12 mais pas contre la dégénérescence neurologique.

La plupart des cas de déficience en B12 sont issus de la population omnivore et sont dus à un manque de " facteur intrinsèque ", sans qui, très peu de vitamines peuvent être absorbées. Ce type de déficience conduit à des anémies pernicieuses, dont les causes sont des désordres du petit intestin, certaines drogues, le tabac et l'alcool, le rétrécissement des tissus de l'estomac (atrophie) due à l'âge, et à des infections parasitaires. Ces anémies pernicieuses arrivent à près de 1% de la population omnivore après 60 ans.

Les recommandations journalières de B12

Les références d'apports nutritionnels pour la vitamine B12 sont de 1,2 à 1,5 micros grammes (µg) journalier pour les jeunes et les adultes et de 2µg pour les femmes qui allaitent. La recommandation de 1,5µg journalière a pour intention d'inclure un surplus pour assurer un stockage dans le corps pour pouvoir supporter une période de non-apport. Les recommandations pour les jeunes enfants sont de 0,3 à 0,4µg ; et pour les enfants âgés de 1 à 10 ans, la référence d'apport nutritionnel commence à 0,5µg et croit à 1µg. Les recommandations officielles ont décru lors des dernières années, les besoins du corps avaient été précédemment surestimés. En effet, le Ministère de la Santé a reconnu que quelques personnes avaient des besoins plus bas que la moyenne requise pour la B12, et pour ces individus 1µg par jour peuvent être suffisant. Les besoins complets en B12 pour la durée d'une vie correspondent à un grain de 40 milligrammes de cristal rouge, 1/6 de la taille d'un cachet moyen d'aspirine ! 1 milligramme = 0,001g, 1µg (micro g.) = 0,000 001g, 1 ng (nano g.) = 0,000 000 001g,
1pg (pico g.)= 0,000 000 000 001g.

La recommandation de l'Organisation Mondiale de la Santé est de 1µg par jour pour un adulte. Pour les USA la hauteur est de 0,7 à 1,4µg par jour pour un enfant, 2µg pour les adolescents et adultes, et monte à 2,2µg durant la grossesse et 2,6µg durant l'allaitement, bien qu'un expert américain reconnu croit que 1µg de vitamine par jour suffit à la plupart des gens. L'Allemagne retient une recommandation encore plus importante de 3µg par jour. Proposer des doses importantes de vitamine par jour est inutile, parce que 3µg est plus que le corps peut absorber à n'importe quel moment.

La vitamine B12 est stockée dans le foie, qui en contient normalement suffisamment pour une période de 3 à 6 ans (2 à 5 milligrammes), même en absence totale de source dans la nourriture. Pour cette raison, bien que les recommandations officielles soient exprimées par quantité journalière, il n'est pas actuellement nécessaire de consommer la vitamine chaque jour. Une prise régulière, d'au moins 3 fois par semaine, est adéquate. De plus, après le parcours de la B12 dans le corps, elle arrive dans la bile, notre corps recycle la vitamine en la réabsorbant depuis la bile lors de son passage par le petit intestin. La vitamine est aussi conservée dans les reins. Lors d'une alimentation où les apports de B12 sont faibles, le taux d'absorption possible à partir de la nourriture par le sang augmente, afin de maximiser les apports disponibles. Cette adaptation assure une considérable protection quand les ressources de B12 sont rares, et cela justifie en partie le fait que les végétaliens qui en sont depuis 20 ans et plus, certains sans source majeure de B12, ne présentent fréquemment pas de signe de déficience.

La recommandation du Royaume-Uni de 1,5µg par jour pour les adultes reflète plusieurs séries de recherche. Baker a étudié 5 Indiens du Sud volontaires qui avaient une déficience anémique de B12 pour mesurer la réponse de leur sang à différentes doses de vitamine. Il a trouvé que 0,07 à 0,25µg d'apport de B12 par jour n'était pas adéquat, mais que 0,3 à 0,65µg par jour était suffisant, et probablement plus que suffisant, pour que les patients retournent à une santé normale. Il a conclu que le minimum nécessaire par jour était de 0,5µg de B12 ; et que 1µg pouvait satisfaire les besoins de la vaste majorité des gens et assure une large marge satisfaisante.

D'autres preuves ont été utilisées pour estimer les apports nécessaires en B12 incluant l'absence de symptôme de déficience chez des végétariens " adventistes du septième jour " d'Australie, chez qui l'apport était estimé à 0,26µg, et chez des végétaliens en Suède qui avaient un apport estimé de 0,3 à 0,4µg. En plus, des patients avec des anémies pernicieuses, qui ne peuvent pas absorber la vitamine par leur nourriture, se sont rétablis après des injections intraveineuses aussi faible que 0,1 à 0,2µg par jour.

La mesure de la B12 contenue dans divers aliments est compliquée par les quantités minuscules présentes, et n'est pas facile à mesurer avec précision à cause de la prédisposition à la détérioration de la vitamine lors de la cuisson et du stockage, et, peut-être le plus important, par la confusion entre la vitamine B12 active et les substances variées apparentées qui ressemblent à la vitamine mais que le sang humain ne peut pas utiliser.

Les céréales, les noix, les légumineuses, les végétaux et autres nourritures à base de plantes naturelles ne contiennent pas la vitamine, à moins qu'elles aient été contaminées avec la bactérie du sol qui produit la B12. Les végétaliens qui utilisent des productions de leur jardin qui ne sont pas lavé en excès peuvent obtenir les quantités usuelles de la vitamine par cette méthode. Dans les années 1950, une étude a été menée pour chercher pourquoi un groupe de végétaliens Iraniens ne développaient pas de déficience en B12. Il a été découvert qu'ils fertilisaient leurs végétaux avec du compost issu de déjection humaine, qu'ils ne les nettoyaient pas avec trop d'attention, et ainsi obtenaient la vitamine par la contamination de la bactérie. L'eau peut aussi contenir de la B12.

Les particules ressemblant à la vitamine B12

Pendant beaucoup d'années, il a été pensé que les algues comestibles (exemples : nori, wakame et kombu), les produits de soja fermenté (comme le tempeh et le miso), et une algue bleu-verte appelée spiruline, contenaient tous des hautes quantités de B12. Cependant la méthode commune d'analyse, utilisant la croissance bactérienne comme indicateur, mesure actuellement un ensemble de famille de particules ressemblant chimiquement à la B12. Toutes ne sont pas authentiques, c'est à dire des vitamines actives que le corps humain peut utiliser : les particules ressemblantes, vues comme analogues, ne peuvent pas jouer le rôle de la vitamine B12 dans le corps.

Un nouveau test, appelé un " titrage radio différentiel ", est conçu spécialement pour mesurer les formes de la vitamine que le corps humain peut utiliser, et reanalysé par cette méthode, le niveau de la B12 active dans beaucoup d'aliment est vu comme beaucoup plus bas. Par exemple le tempeh, qui était considéré comme contenant plusieurs micros grammes de B12 pour 100g a été trouvé après reanalyse comme ne contenant aucune vitamine active.

Trois marques de cachets de spiruline analysés avec le " titrage radio différentiel " avaient une contenance de moins de 20% de B12 par rapport à l'ancien test bactérien, le reste était des analogues de B12. Le niveau de vitamine active dans une marque, par exemple, était de 1,1µg pour 6 cachets plutôt que 6,4µg comme mesuré par l'ancienne méthode. Cela pourrait toujours être l'apport usuel nécessaire au corps pour cette vitamine, seulement il est possible que la présence de quelques analogues de la B12 dans la spiruline puisse bloquer la capacité du corps à utiliser ce que contient l'authentique vitamine. Quand des chercheurs ont pris 9 cachets de spiruline journellement pendant 12 jours, le niveau de vitamine dans leur sang n'a pas augmenté. La quantité de vitamine B12 active trouvée dans les cachets de spiruline dans cette étude était seulement de 0 et 2% du niveau annoncé par le fabriquant, 98% à 100% étaient des vitamines analogues.

Les algues comestibles comme le nori et kombu, utilisé largement par les macrobiotiques, sont considérées maintenant comme ne contenant pas les quantités usuelles de vitamine active. Un rapport de 1987 décrivait comment une mère macrobiotique, qui allaitait un bébé et qui avait un bas niveau de B12, avait rétabli le niveau de l'enfant en 2 mois, apparemment par la croissance de sa consommation d'algue et de produit de soja fermenté. L'explication publiée était que l'accroissement de la consommation de nourriture végétale contenant de la B12 était passé à son enfant par son lait. Seulement, plus tard il est apparu que la femme avait aussi mangé du poisson et du bouillon de palourdes, qui contiennent la vitamine B12. Alors, maintenant, il est considéré que sa consommation de palourdes, plus que d'algues et d'aliments fermentés, était responsable de l'amélioration du niveau de B12 de son enfant.

Le bas niveau de B12 contenu dans les algues et les aliments de soja fermenté a été confirmé par 2 études qui mesuraient les signes cliniques du niveau de B12 après consommation de ces aliments. Une étude comprenait 110 adultes et 42 enfants qui suivaient une alimentation macrobiotique et végétarienne en grande partie. Les niveaux de B12 dans le sang de ceux qui mangeaient des algues, du tempeh ou du miso régulièrement n'ont pas augmenté, suggérant que la véritable vitamine B12 n'était pas présente dans ces aliments.

La seconde étude portait sur 5 enfants macrobiotiques végétaliens qui avaient un bas niveau de B12 dans le sang, certains d'entre eux avaient un nombre légèrement inadéquat de globules rouges dans le sang (un signe précurseur d'une déficience anémique de B12). On donna aux enfants de la spiruline, du nori, kombu et des algues pour fortifier leur niveau de B12. Après quelques mois, bien que les niveaux de vitamine avaient apparemment augmenté pour trois enfants qui avaient les apports les plus important, les globules rouges du sang des 5 avaient continué d'être inadéquats et le devenaient de plus en plus, indiquant que la déficience continuait à ne pas diminuer.

Ces 2 études apparaissent, en premier, comme contradictoires : dans une, la consommation d'algues n'a pas augmenté le niveau de B12, alors que dans la seconde, il apparaît que c'était le cas. Les 2 études utilisaient la même technique pour mesurer la B12, alors cela n'explique pas les résultats différents. L'explication la plus probable est liée à l'approche utilisée. Dans la première étude, les adultes et les enfants mangeaient leur alimentation habituelle, qui a été ajustée sur une longue période, et qui contenait seulement une faible quantité de véritable vitamine, aussi bien qu'une quantité modeste de particules ressemblant à la B12. Dans la seconde étude, les enfants ont été délibérément nourris avec un large apport d'algue et de cette façon, ils ont eu plus de B12 analogues. De grandes doses de B12 analogues peuvent être absorbées dans le sang, mais seulement quand la véritable vitamine n'est pas présente en quantité adéquate - la situation rencontrée dans la seconde étude. Alors les 2 études supportent la théorie suivant laquelle les algues sont riches en vitamine non-actives : les analogues de B12 peuvent être absorbés dans le sang dans certaines circonstances, mais ne peuvent pas remplacer les fonctions de la vraie vitamine.



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