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Chapitre 4 : les associations végétariennes et végétaliennes (France et Royaume-Uni)
ALLIANCE VEGETARIENNE Beauregard, 85240 Saint Hilaire des Loges, France. Internet : http://www.ivu.org/avf En janvier 1995 l'association Alliance Végétarienne a été fondée, quelques années après la reprise d'un journal trimestriel portant le même nom, et qui avait été créé, lui, en 1985 par Irène Fuhrmann. Les personnes qui ont repris le journal et créé l'association sont Lionel et Marie Reisler, deux militants de longue date dans le milieu de l'écologie, qui avaient participé à un journal aujourd'hui disparu qui s'appelait " le pigeon voyageur ". Lionel Reisler est végétarien de naissance, et lui et sa compagne ont des enfants végétariens de naissance. Le journal Alliance Végétarienne est l'organe officiel de l'association, et a pour sous-titre : " entre la terre, les animaux et les hommes ", voulant marquer par-là que le végétarisme n'est pas qu'un mode d'alimentation, mais constitue une nouvelle alliance entre toutes les formes du vivant. Il aborde l'actualité du végétarisme et aussi des articles de fond, un sympathique courrier des lecteurs, un forum, des rendez-vous, et des petites annonces (amitiés, entraide, accueil, échanges), des nouvelles de l'Europe et du monde végétarien, des rubriques (santé, 1/3 Monde, animaux), des rencontres et sorties y sont proposées pour échanger et faire connaissance. Ce côté convivial du journal permet de lutter contre l'isolement des personnes dont les idées ne sont pas très répandues, de promouvoir le végétarisme, d'aider les nouveaux, et de partager nos connaissances et nos expériences. Il est un lien indispensable pour les végétariens et les végétaliens. Il est imprimé sur papier recyclé. Alliance Végétarienne est une association (de loi 1901) se réclamant ouvertement du végétarisme, sans parti pris de méthode ou d'école, ouverte à tous : végétaliens, végétariens ou sympathisants, adeptes de la vie saine et du mieux-être. Alliance Végétarienne est actuellement, en France, l'association d'information sur le végétarisme la plus importante, elle compte 650 adhérent(e)s. A son adresse sont disponibles beaucoup de livres, brochures qui abordent toutes les facettes du végétarisme : alimentation, cuisine, santé, vie quotidienne, écologie, droit des animaux, etc.. Tous ces articles sont regroupés sur un catalogue de vente par correspondance, disponible sur demande à leur adresse. Le 2 octobre 1998, Alliance Végétarienne a relayé, pour la première fois en France, la Journée Mondiale du Végétarisme. L'association participe à diverses manifestations tout au long de l'année. Vous trouverez ci-dessous deux articles rédigés par des membres d'Alliance Végétarienne pour vous donner un aperçu. Le premier est de Lionel et Marie Reisler. Le second d'André Méry, membre d'Alliance Végétarienne et de la Vegetarian Society à Londres, titulaire d'un doctorat scientifique de 3ième cycle, il est orienté dans les études statistiques appliquées à la médecine. Il a rédigé en 1998 le livre " les végétariens, raisons et sentiments " (320 pages), disponible sur le catalogue d'Alliance Végétarienne. Le végétarisme, pourquoi pas ? - Parlez-en à votre médecin ! En vérité comme nous allons le voir, les mobiles pour devenir végétarien sont nombreux, très diversifiés et dépendent de la sensibilité de chacun. Les arguments d'ordre hygiénique ont motivé beaucoup de végétariens. Cuvier, le grand naturaliste disait : " l'anatomie comparée nous enseigne qu'en toute chose, l'humain ressemble aux animaux frugivores et en rien aux carnivores ". En effet, la denture, l'estomac et l'intestin de l'humain sont très différents de ceux des carnivores. L'intestin en particulier ne mesure que quatre à cinq fois la longueur du corps chez ces derniers, contre dix à douze fois chez l'humain. Ce parcours est trop long pour la viande qui a ainsi le temps de libérer ses toxines qui sont absorbées par la muqueuse intestinale avant de passer dans le sang. Ces déchets toxiques (urate, acide lactique, corps gras saturés, albumine) et les purines de la viande sont très difficiles à éliminer par le foie et les reins. Ce surcroît de travail fatigue et encrasse à la longue ces organes. Il est facile d'objecter à ces arguments que des milliers de gens mangent de la viande ne semblent ressentir aucun dommage ! L'humain est capable de s'adapter mais à quel prix ? L'addition est plus ou moins lourde selon le potentiel vital et l'état des organes de chacun. Et les protéines, alors ? La question clé est posée, celle qui angoisse les postulants au végétarisme. Il faudrait en terminer une bonne fois avec le préjugé tenace qui tend à confondre protéines et viande. Le règne végétal est tout aussi capable d'apporter, en qualité et en quantité, les protéines et acides aminés nécessaires à notre organisme. Du point de vue nutritionnel peu importe la source de la protéine, végétale ou animale, seule compte l'efficacité. Il faut noter qu'en moyenne, les consommateurs de viande absorbent le double de la ration protéinique recommandée ! Excès préjudiciables à la santé qui entraîne de nombreuses maladies : arthritisme, maladies cardio-vasculaires A noter que la diététique officielle condamne l'excès de consommation de viande. - Souffrance animale Les arguments d'ordre moral procurent à beaucoup de végétariens des raisons d'être végétarien. " Nous ne devons jamais considérer un être vivant comme un moyen de satisfaire nos désirs " disait Kant. Comment accepter que la naissance, la vie et la mort d'un animal ne trouvent de justification que dans le plaisir de la table, pour flatter notre palais ? Les éleveurs industriels considèrent les animaux comme de la marchandise, se révélant imperméables à la souffrance animale. Pourtant, peut-on rester insensible devant des veaux attachés à vie dans l'obscurité, dans des boxes exigus, où il leur est impossible de se retourner et de se coucher, d'où ils ne sortiront que pour être menés à l'abattoir ? Les exemples ne manquent pas, tous plus révoltants les uns que les autres : batteries de poules pondeuses, élevages de porcs, gavage des oies et canards L'élevage industriel ne se pratique pas au pré ! Aviez-vous remarqué que dans nos campagnes les prairies disparaissent au profit des champs et que les animaux en liberté s'y faisaient de plus en plus rares ? La triste existence des animaux de consommation se termine à l'abattoir, une mort pas toujours aussi " propre " qu'on voudrait nous le faire croire ! Pourtant le meurtre et la souffrance animale inspirent à la plupart d'entre nous une profonde répulsion. Et il est évident que si les gens étaient obligés de tuer eux-mêmes les animaux dont ils se nourrissent, beaucoup ne consentiraient plus à manger de viande. La pratique du meurtre alimentaire entraîne la brutalité dans les murs, alors que le respect de la vie animale est probablement un des tremplins vers une conscience plus grande. Ceux qui restent insensibles devant la souffrance animale seront-ils touchés par la misère humaine ? - Solidarité avec le Tiers Monde La solidarité envers les peuples du tiers monde constitue un aspect déterminant pour beaucoup de végétariens. En effet, la production de viande gaspille les céréales. Un animal qui consomme sept calories végétales (céréales) n'en restitue qu'une seule sous forme animale (viande). Chacun peut mesurer le gâchis engendré par ce type de consommation indirecte des céréales. Il faut bien avoir à l'esprit que plus du tiers des céréales produites dans le monde sert à nourrir le bétail des pays riches et que les pays du tiers monde fournissent de plus en plus de calories et de protéines pour l'alimentation animale (manioc, soja, arachides ). C'est très paradoxal quand on pense que la faim sévit dans ces régions ! A titre d'exemple, au plus fort de la sécheresse, le Sahel a exporté plus de protéines qu'il n'en a reçu au titre de l'aide alimentaire ! Changer notre manière de produire et de consommer les protéines est un acte solidaire vis à vis des peuples les plus démunis ! Voilà de bonnes raisons d'être végétarien ! Le végétarisme dans le développement personnel est-il nécessaire ou superflu ? Combien d'entre nous, végétariens, n'ont-ils pas entendu de la part de personnes en recherche de spiritualité cet argument, présenté comme irréfutable : " Mais enfin, pour la transformation de l'humain, c'est quand même le changement spirituel qui compte, pas le changement alimentaire ! ". Et voilà le grand argument de tous les mouvements qui prétendent au développement de l'individu, dans la sphère moralo-spirituelle, mais qui ne font pas du végétarisme une condition essentielle de ce développement. Ainsi, ce qui compterait, ce serait la transformation intérieure, l'ouverture de conscience, l'acquisition de vertus, l'élévation spirituelle, etc. ; et quant au fait que les animaux finissent ou non dans notre casserole, quelle importance ? Mais permettez une question irrespectueuse envers tous les maîtres à penser et autres guides spirituels pour qui le sort fait aux animaux n'est qu'une question subalterne : à quoi sert donc le développement spirituel s'il n'est pas capable de donner à l'individu le sens du respect de la vie ? Et à quoi sert donc de prétendre au respect de la vie si l'on ne s'efforce pas de respecter tout ce qui existe ? Le seul véritable respect de la vie consiste à ne pas la supprimer ! Et ce qui est vrai pour le non-humain est bien sûr aussi vrai pour l'humain ; ne croyez pas que le végétarisme ne s'intéresse qu'à l'animal, au détriment des humains : à travers le droit de l'animal à vivre sa vie pour lui-même et non pas pour les besoins artificiels de l'espèce humaine, c'est le droit des humains à vivre libres et heureux qui est en jeu ; car lorsqu'on prend conscience que l'animal n'est pas sur terre pour servir d'esclave à nos désirs mais pour se développer librement dans les seules contraintes de sa propre vie, on prend aussi conscience du droit de l'humain à la liberté et au bonheur, dans l'épanouissement de toutes ses facultés ; et l'épanouissement de l'humain n'est-il pas le but ultime du développement spirituel de chacun ? Mais ce serait une erreur de croire que l'épanouissement d'une partie du courant de la vie qui s'exprime sur la Terre, en des formes si diverses, puisse se construire sur la contrainte, la souffrance et la mort d'une autre partie, et que l'on puisse transformer durablement le monde des humains sans leur faire abandonner leurs cruautés envers le monde animal. Ecoutons Jacques Demarquette, qui fut président de l'Association Végétarienne de France, aujourd'hui disparue : " Donc, pour réformer la société, il faut d'abord lui préparer un matériel meilleur en réformant l'humain, et pour réformer l'humain, il faut réformer sa vie quotidienne et ses murs. Le premier pas dans cette réforme doit être une révision complète de notre attitude envers tous les êtres sensibles, en particulier envers les animaux. Il n'est pas possible de se montrer dur et brutal envers eux et d'être ensuite bienveillant avec les humains. Nous devons comprendre que leur existence trouve une fin en elle-même et que c'est d'un égoïsme présomptueux de croire que le fait que nous avons la force de les asservir et de les tuer, prouve que la nature les a créé pour nous ". C'est ainsi : s'il est vrai de dire que pour transformer le monde, il faut d'abord se transformer soi-même, il nous paraît faux de prétendre que le végétarisme n'est qu'un aspect secondaire de cette transformation de soi. Car aucun acte n'est anodin, dans la mesure où il est accompli en pleine conscience, et surtout pas celui de refuser des morts inutiles. Refuser définitivement l'alimentation carnée, en le décidant consciemment, et non pas de temps en temps parce qu'on aurait un peu trop mangé pendant les fêtes et qu'un peu de diète ne ferait pas de mal , mais parce qu'on a envie de poser un acte symbolique et d'aller jusqu'au bout de sa décision, ce simple fait conduira, de réflexion en réflexion, à une transformation de soi. La preuve en est que peu de personnes deviennent strictement végétaliennes d'emblée ; par contre, la plupart des végétariens finissent un jour ou l'autre par s'efforcer d'éviter tout produit ou même sous-produit animal, alors qu'au départ, leur démarche se bornait à refuser la seule catégorie des viandes. C'est ainsi : le végétarisme ouvre l'esprit et clarifie la conscience et la rend plus sensible à toute souffrance et plus apte à la compassion. En réalité, le seul fait de passer au végétarisme, de façon volontaire et consciente, est déjà en soi un facteur de progrès spirituel, et d'ailleurs l'un des plus simples à mettre en uvre, sans technique longue ou complexe ni enseignement rébarbatif. Mais le fait de ne pas le faire, au lieu de n'être qu'un événement anodin sur son chemin personnel, est en réalité un handicap. Car nous affirmons qu'on ne peut, de façon profonde et définitive, ouvrir son esprit à la vie, si l'on continue à se polluer le mental en propageant la mort, même indirectement ; et c'est ce que l'ont fait en continuant une alimentation carnée. Le seul fait de devenir végétarien n'agit pas comme par miracle, c'est évident ; cela n'est pas suffisant pour devenir meilleur et ouvrir sa conscience à des niveaux supérieurs de réalité ; mais c'est une nécessité dont il vaut mieux tenir compte le plus tôt possible, si l'on veut réellement faire un travail personnel profitable et durable. Sinon, toute démarche de développement personnel ne dissimule en fait qu'une façon de plus de renforcer son ego. Telle ou telle école, tel ou tel maître, telle ou telle technique, ne doivent pas servir à acquérir des potentialités de nature égoïste, mais devraient toutes servir à faire ressentir en toutes choses le grand courant de la vie, et surtout, à le respecter. Et la vie n'est pas donnée à l'un plus qu'à l'autre ; les humains ne sont pas plus vivants que les non-humains Celui qui pense que la mort d'un animal est sans importance par rapport à la mort d'un humain se trompe sur le sens de la mort et de la vie : toute vie ne cherche qu'à s'épanouir, et bien que la mort soit incontournable, toute mort inutilement donnée est donc une entrave au courant de la vie. Qui sommes-nous donc pour nous arroger le droit de mettre des obstacles où bon nous semble à ce qui nous dépasse ? C'est pourquoi, suivre des enseignements qui prétendent développer le niveau de conscience et d'humanité, tout en se permettant de répandre la mort à foison dans le monde animal, pour la raison que l'alimentation de l'esprit primerait sur l'alimentation du corps, nous paraît être une dangereuse erreur. Il n'y a pas de progrès véritable de l'esprit si ce qui lui permet d'exister, à savoir, tout bêtement, l'alimentation du corps, l'enchaîne aux boulets du meurtre inutile d'un nombre incalculable d'animaux innocents ; il ne peut y avoir dans ce cas qu'une illusion de progrès, un mouvement de temps en temps en avant, mais toujours prêt à repartir en arrière dans le sens des vieux démons de l'humain, l'orgueil, la domination, et l'intolérance. Et cela tant que la vie, mais toute la vie, pas une partie seulement, mais le monde vivant dans sa totalité, ne fera pas l'objet d'un respect total qui passe, que cela plaise ou non, par le végétarisme : " Si vous voulez le triomphe du bonheur et de la paix, préparez-le, organisez-le, et commencez par le commencement, en en implantant les racines dans votre vie quotidienne, en cessant de faire verser le sang ". On a dit que science sans conscience n'était que ruine de l'âme. Nous pensons qu'être conscient de l'humain sans être conscient de l'animal n'est que ruine de l'esprit. Le végétarisme n'est pas une aimable superfluité dans le domaine de la spiritualité : il en est le compagnon incontournable, et c'est avec lui que l'humain ira de l'avant dans la joie, ou sans lui qu'il traînera les pieds pour avancer dans la souffrance. Avons-nous suffisamment répondu à la question initiale ? |
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